SIMPLEMENT
FRANÇOIS :
« La
paix du "quirofano" n’existe pas »
Les événements douloureux qui ont
marqué́ le chemin de l’humanité́ au cours de l’année écoulée, en
particulier la pandémie, nous apprennent combien il est nécessaire de
s’intéresser aux problèmes des autres et de partager leurs préoccupations.
Cette attitude représente le chemin qui conduit à
la paix, parce qu’elle favorise la construction d’une société́ fondée
sur des relations de fraternité́. Chacun de nous, hommes et femmes de
ce temps, est appelé́ à réaliser la paix : chacun de nous, ne soyons
pas indifférents à cela. Nous sommes tous appelés à réaliser la
paix et à la réaliser chaque jour et dans tous les milieux de vie, en
tendant la main à notre frère qui a besoin
d’une parole de réconfort, d’un geste de tendresse, d’une aide solidaire.
Et pour nous, c’est une tâche donnée par Dieu. Le Seigneur nous donne la tâche
d’être des artisans de paix.
Et la paix ne peut
être construite que si nous commençons par être en paix avec nous-mêmes
- en paix à l’intérieur, dans le cœur - et avec ceux qui nous sont
proches, en ôtant les obstacles qui nous empêchent de prendre soin de ceux
qui sont dans le besoin et dans l’indigence. Il s’agit de développer une
mentalité́ et une culture du « prendre soin », afin de vaincre
l’indifférence, de vaincre le rejet et la rivalité́ - indifférence,
rejet, rivalité́ - qui malheureusement prévalent. Supprimer ces
attitudes. Et ainsi la paix n’est pas seulement l’absence de guerre. La
paix n’est jamais aseptique, non, la paix du quirofano [en espagnol
: « salle d’opération »] n’existe pas. La paix est dans la vie : ce
n’est pas seulement l’absence de guerre, mais c’est une vie pleine de sens,
organisée et vécue dans la réalisation personnelle et dans le partage
fraternel avec les autres. Alors, cette paix tant attendue et toujours mise
en danger par la violence, l’égoïsme et la méchanceté́, devient
possible et réalisable si je la considère comme une tâche qui m’est confiée
par Dieu.
Que la Vierge Marie, qui
a donné́ naissance au « Prince de la Paix » (Is9,6) et qui
le câline ainsi, avec tant de tendresse, dans ses bras, nous obtienne du
Ciel le bien précieux de la paix, que l’on n’arrive pas à̀ obtenir
pleinement grâce aux seules forces humaines. Les forces humaines
seules ne suffisent pas, parce que la paix est avant tout un don, un don de
Dieu ; elle doit être implorée par une prière incessante, soutenue
par un dialogue patient et respectueux, construite par une collaboration
ouverte à la vérité́ et à la justice et toujours attentive
aux aspirations légitimes des personnes et des peuples. Mon vœu, c’est que
la paix règne dans le cœur des hommes et dans les familles ; sur les lieux
de travail et de loisir ; dans les communautés et dans les pays. Dans
les familles, au travail, dans les pays : paix. Il est temps que nous réalisions
que la vie d’aujourd’hui est déterminée par les guerres, par les inimitiés,
par tant de choses qui détruisent... Nous voulons la paix. Et c’est un don.
Au seuil de ce
commencement, j’adresse à tous mes vœux
cordiaux pour un 2021 heureux et serein. Que chacun de nous essaie de faire
que ce soit une année de solidarité́ fraternelle et de paix pour tous
; une année pleine d’attente confiante et d’espérances, que nous confions
à la protection de Marie, mère de Dieu et notre mère.
(Angélus du vendredi 1er janvier
2021, Palais apostolique)
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